Québec Productions

Fondée par un producteur de radio, Paul L’Anglais, et un financier, René Germain, Québec Productions ne cache pas ses ambitions commerciales. Elle aménage un studio de tournage à Saint-Hyacinthe. Son premier film, La Forteresse/Whispering City (F. Ozep, 1947) tourné en français et en anglais avec des professionnels étrangers, est destiné d’emblée à tout le marché nord-américain. Mais l’entreprise est un échec et L’Anglais doit recentrer ses ambitions sur le marché local avec des recettes qu’il connaît, et notamment l’adaptation de radioromans populaires. S’enchaînent ainsi plusieurs succès : Un homme et son péché (P. Gury, 1949), Le Curé de village (P. Gury, 1949) et Séraphin (P. Gury, 1950). Pensant toujours au marché international, L’Anglais coproduit avec la France Son copain (J. Devaivre, 1950), du calibre de la production française courante.

Devant le ralentissement de la conjoncture et devant l’imminence de l’arrivée de la télévision, L’Anglais quitte Québec Productions où il est remplacé par Richard Jarvis. Une nouvelle production d’après un scénario original voit le jour, Le Rossignol et les cloches (R. Delacroix, 1951) puis la compagnie ferme ses portes. L’immeuble est alors loué pour le tournage de quelques productions en anglais.

Un homme et son péché
et Le curé de village, tous deux adaptés de populaires radioromans, sont de loin les films Québec Productions les plus intéressants et les mieux réussis. Les scénarios sont rédigés par des auteurs réputés, Claude-Henri Grignon et Robert Choquette, qui savent concevoir des personnages et mener un récit. Les comédiens se montrent très à l’aise devant la caméra, la qualité de l’ensemble est fort correcte. En outre, les films plongent au cœur de la culture et de la société québécoise.