Les revues de cinéma

Un outil de promotion
Des quelques revues destinées aux fans de cinéma publiées au Québec au temps du muet, une seule, Le Film (1921-1962), poursuit son travail après l’arrivée du cinéma parlant.On ne voit par ailleurs apparaître entre les débuts du parlant et l’arrivée de la télévision en 1952 qu’une seule nouvelle revue populaire d’importance consacrée au monde du cinéma, Le Courrier du cinéma (1935-1954). Il faut dire que les revues de cinéma américaines sont largement diffusées au Québec à cette époque. Le Courrier du cinéma se décrit lui-même comme la « revue officielle mensuelle des théâtres, principaux distributeurs et producteurs de films du Canada et des États-Unis ». Dans les faits, cette revue est d’abord et avant tout une publication promotionnelle de France-Film.

D’autres revues font tout de même la promotion du cinéma québécois, et plus particulièrement des longs métrages produits au Québec à partir du milieu des années 1940. Parmi ces publications exprimant le rêve d’un Hollywood québécois, notamment en publiant des comptes rendus de visites de plateau et de premières de films, citons Cinémonde (1942-1947), une revue « au service des cinéphiles canadiens-français » ; Le magazine du cinéma et de la radio (1942-1946) ; et Radio, la « Revue des Quat’z-Arts» (1949-1950),.

Ciné-clubs et cinéphiles
À partir de 1949 la Jeunesse Étudiante Catholique cautionne la naissance des ciné-clubs. Pour soutenir le mouvement, la Commission étudiante du cinéma de la JÉC crée un «Cahier d’éducation cinématographique », Découpages. Dix-sept numéros seront publiés entre 1950 1955. Les principaux collaborateurs de la revue se nomment Michel Brault, Pierre Juneau, Marc Lalonde et Jacques Giraldeau. La revue Séquences (toujours publiée en 2009) prendra en 1955 la relève de Découpages et de Liaison, l’autre revue publiée par la JÉC entre 1952 et 1953.

Parlons cinéma
(1948-1950), tout comme Ciné-Revue (publié le temps d’un seul numéro en 1948) sont des revues de cinéphiles d’abord et avant tout vouées à la défense du cinéma français d’auteur. Avec Projections (1952-1954), publié par la « Société du Film» de l’Université de Montréal, ces revues sont les ancêtres des revues de cinéma laïques (comme Objectif, 1960-1967) qui joueront un rôle de premier plan dans le renouveau du cinéma québécois au tournant des années 1960.