Albert Tessier (1895-1976)


Un prêtre très actif

Fils d’agriculteur, Albert Tessier fait ses études classiques à Trois-Rivières, où il s’installe quand il devient prêtre en 1920. Après des études en théologie à Rome et en histoire à Paris, il amorce une carrière d’enseignant. Il publie sur l’histoire régionale, puis nationale, dans une vision nationaliste. Il est aussi éditeur de recherches historiques et d’œuvres québécoises. Il contribue à l’émission populaire Radio-College.

En 1937, son engagement comme 
« visiteur » des Écoles ménagères chargées de « former des femmes de maisons dépareillées » lui permet de se promener dans tout le Québec. Dès les années 1920, il fait de la photographie. Puis, il passe au documentaire. Avec une caméra 16 mm, il filme les gens et les paysages de la Mauricie, images qu’il monte ensuite à l’aide de son projecteur. Toute son œuvre, plus de 70 films, est produite à ses frais.

Un précurseur du cinéma direct
Trente ans avant le cinéma direct, Tessier en vit l’esprit en faisant un  « cinéma de cameraman » avant tout. Au gré de ses tournées d’animation pédagogique aux quatre coins du Québec, il projette ses films et les commente à des auditoires variés qui vont des scouts aux agriculteurs en passant par les couventines et les évêques.

Le documentaire est pour Tessier moins un moyen d’expression artistique qu’une façon de faire découvrir la beauté du monde et de communiquer des valeurs. Son objectif est clairement de propagande : il veut apprendre l’histoire, le respect du terroir et de la vie paysanne, la beauté de la nature vierge, le nationalisme, la discipline du travail bien fait, l’importance de l’école, la sagesse des vieux. Il veut surtout « développer la faculté d’émerveillement », « réveiller les gens à la beauté de l’environnement ».

En 1980, le gouvernement du Québec crée le « prix Albert-Tessier », qui consacre une carrière au cinéma.